jeudi 31 mars 2005

Trois femmes

J'ai cette idée merveilleuse d'un récit à propos de trois femmes qui habitent ensemble. Trois dames : elles auraient un certain âge. Plus de cinquante ans. Un trio d'amies qui se sont connues sur le tard, par hasard, par le biais d'une copine ou d'une activité commune. Elles louent une maison, ont chacune leur chambre, mais partagent le salon, le TV Hebdo et l'épicerie. Elles ne dorment que vers 2h tous les soirs et passent leurs soirées à rire en se racontant leur vie. Il y a beaucoup à dire.

Moi aussi, j'aurais beaucoup à dire sur elles trois. Elles ne seraient pas lesbiennes, mais une d'entre elles en visiterait une autre une nuit. Ce serait leur secret, mais la troisième ne serait jamais mise à l'écart pour ça. Elle aurait aussi un secret à garder.

Le déjeuner, vers midi, serait toujours ensoleillé d'une conversation animée. Les femmes auraient des avis sur tout. Il y en aurait peut-être une plus timide, plus prude que les autres, mais elle saurait péter une crise de temps en temps quand même. Ce serait celle aux cheveux longs.

Elles seraient toutes les trois belles et pleines d'expérience. Elles seraient radieuses. Et pas seulement pour leur âge, mais radieuses tout court. Elles vivraient enfin une vie libre, légère, libertine et locasse. Une vie qui parle beaucoup.

J'aimerais les entendre.

Z.

lundi 28 mars 2005

Un autre agent débile

J'ai déjà parlé de ces courriels répondant à des questions que j'ai posées et qui n'éclairent pas du tout ma lanterne parce qu'ils proposent seulement un appel téléphone au lieu de donner des réponses.

Eh oui!

J'en ai eu un autre.
Un autre agent d'immeuble, pas très compétent, pas très sympathique, pas très avenant, m'a demandé de lui donner un coup de file au 333-3333 sans dire merci ni signer.

Je lui ai répondu. Non, mais, certains sont plus chanceux que d'autres.
Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans « Pouvez-vous prendre
le temps de me répondre ici ? Merci d’avance
. »

Si j’avais voulu vous parler au téléphone, j’aurais d’abord appelé.
Pouvez-vous répondre à mes questions maintenant, ou êtes-vous incapable d’écrire quelques lignes ?

Je n'attends plus de réponse, il va sans dire. J'ai perdu la maison (de campagne que je cherchais pour ma mère), mais il a perdu une cliente. Et est-ce que je n'étais pas plus importante pour lui que lui pour moi? Hep!

Loser.

Z.

Comme nos mamans

La semaine dernière, M-chue et moi avons fait de nous-mêmes de parfaites petites lesbiennes steady.

Nous avons acheté un aspirateur Electrolux.

Un item de plus à partager s'il y a divorce d'ici une décennie, car cet appareil devrait durer 13 ans. Dans le temps de nos parents, une balayeuse Electrolux devait en durer 25! Ce n'est pas pour rien que ma belle-mère ET ma mère ne juraient (ne jurent) que par ce sacré saint nom. Quand j'ai annoncé l'arrivée de notre nouvelle acquisition à ma mère, j'ai vu se former une petite larme de joie dans son oeil qui disait "Ma fille est une femme et elle a bon goût."

Pour avoir du goût, j'en ai! J'avais déjà un oeil sur l'electrolux quand j'ai fait mon premier zyeutage sur internet. Mais je pensais que nous cherchions une marque un peu plus abordable. Le site d'Electrolux est digne d'un constructeur automobile et la Harmony (le modèle de notre aspirateur) y est décrite minutieusement, le texte étant appuyé de petites animations qui montrent les accessoires de l'engin en action. J'ai donc apprécié la capacité de rangement sur la poignée et la glissière pour tenir le manche debout bien avant de voir la machine de mes yeux. J'ai même entendu la silencieuse Harmony, un document audio prouve sa non-bruyanteté.

La couleur de sa carrosserie de plastique (!) rappelle celle des autos compactes des années 2000. Il s'agit d'un rouille brillant. Notre balayeuse est tellement jolie qu'elle ne flâne pas dans le débarras, elle trône dans la chambre d'amis. Son emplacement nous permet de lui jeter un coup d'oeil chaque fois que nous passons dans le corridor. Qu'elle est belle!

M-Chue l'a testée comme il se doit. Le plancher foncé de notre condo est un très bon banc d'essai. Moi, je ne suis pas vraiment responsable de l'enlèvement de la poussière ici. Bien sûr, je donne un coup de pouce de temps en temps, mais c'est vraiment plus la job de M-Chue. Je profite donc de la Harmony au repos. Je l'aime bien, même quand elle est utilisée par M-Chue, elle ne me vole pas ma femme, elle aspire silencieusement et je peux converser avec ma douce. Elle ne prend pas trop de place, elle est souriante et éclatante.

Oui, je demanderais peut-être la garde partagée de notre Harmony si M-Chue et moi devions nous séparer. Mais je crois surtout que je demanderais à mon ex de venir passer l'aspirateur chez moi et essayer, pendant qu'elle tasse les divans, de regagner son coeur.

Z.

lundi 21 mars 2005

La nouvelle connaissance

Je sais maintenant à quoi ressemble la machine dont j'ai besoin pour laver ma terrasse! (ref. chronique du 16 mars.)

Hier, en sortant du cinéma avec ma maman lesbienne, j'ai vu la CHOSE. Un petit fantôme en plastique noir, plus petit que R2D2, possédant un long nez très puissant. Un nettoyeur à pression! Un employé du cinoche décrottait l'entrée extérieur du bâtiment.

Je suis donc en mesure d'aller chez un concurrent de Loca-Tout et de savoir enfin ce que je cherche! Que la vie est bien faite! Enfin la vengeance! Mouahahaha!

Cela dit, le film que nous avons vu ne vaut pas les Jutras qu'on lui a remis. Mémoires affectives n'est pas aussi bon qu'on le dit, n'est pas très très captivant, et nous laisse un peu sur notre faim... que j'avais d'ailleurs déjà grande n'ayant pas dîné cette journée-là.

La fille d'Alexandre Tourneur (Roy Dupuis) est mignonne par exemple. Mais elle n'est présente que pendant la première demie du film. Sa petite tuque à la Scrooge lui donne un genre croquable.

Z.

mercredi 16 mars 2005

La peur du clavier

Je déteste une certaine habitude chez un certain genre de personne. C'est assez précis.

Je n'aime pas les gens qui ne sont pas capables de répondre adéquatement à un courriel. Je n'aime pas les gens qui sont pressés devant cette option de communication. Je n'aime pas les gens qui ne prennent pas mes courriels au sérieux. Je n'aime pas qu'on ne lise pas attentivement ce que je leur écris.

Oui, j'ai des exemples.

Ce problème arrive souvent quand je veux avoir des informations sur un service ou un produit que j'ai vu sur internet. J'écris donc au service à la clientèle d'une compagnie qui a un site internet, qui veut se faire connaître par internet, qui a pignon sur une vague du net. Je pose une question à une compagnie qui récolte des futurs clients virtuellement. Je suis en droit de penser qu'elle veut garder les clients qu'elle intéresse.

J'ai déjà écrit à une compagnie de location d'outils. C'est assez simple, je voulais l'aide d'un nettoyeur à pression pour embellir ma terrasse qui donne directement sur le boulevard Charest. Ai-je l'air de connaître quoi que ce soit à ce genre de machine? Non. J'écris donc à cette compagnie connue et j'expose mon problème. Tout est clair. Je relis le courriel plusieurs fois. Je demande en fin de lettre quel outil je devrais louer et j'en demande le coût. Je ne mets pas mon numéro de téléphone, je veux une réponse par e-mail.

L'homme (oui, cette fois, c'était un homme) qui est dans son petit bureau, avec tous les catalogues de la compagnie, qui a le temps de lire les courriels, qui est sûrement payé pour le faire, qui lit le mien, me répond :

Pour location appelé 333-3333 merci

Criss. Les gens ne savent donc plus écrire? Trouver réponse à ma question est-il plus facile si je suis en train de poireauter au bout du fil? Cet employé (ou peut-être même ce gérant) est-il assez con pour me perdre comme cliente? Et si j'étais muette? Et si je ne pouvais pas l'appeler? Il a perdu une location. Ça devait être beaucoup trop difficile d'écrire :

Meilleure solution : Pression 2000 avec enbout biseauté.
Location : 25$ pour une journée
Merci d'avoir pensé à nous pour vos travaux.
JP

Oui, trop difficile. Alors, lui, je ne l'ai pas laissé comme ça. Je lui ai écrit que quand je posais une question pas courriel, c'était parce que je voulais une réponse par courriel. Il n'a pas répondu.

Et ma terrasse est encore poussiéreuse.

L'autre cas flagrant est celui d'une agente d'immeubles.

Comment peut-on vendre des maisons sans être capable de les décrire avec éloquence? Comment veut-on vendre sans être courtois avec les clients et attentif à leurs besoins? Le besoin pourrait être d'être assisté efficacement par courriel... par exemple.

M-Chue voulait prendre rendez-vous pour la visite d'une maison dans Limoilou. Elle écrit à l'agente responsable de cette inscription. Elle précise, criss, elle précise qu'elle veut une réponse par courriel. Nous avons reçu un mail ce matin :

Pour visit s.v.p telephone 333 3333 merci!

Même pas de tiret dans le numéro de téléphone! (Et on dirait le même téléphone que la compagnie de location!)

Loca-tout, Barbara Miller-Roy et tous les autres qui comme vous ne prennent pas en considération les courriels qui vous sont envoyés, je vous emmerde.

Z.

lundi 14 mars 2005

La vie d'artiste

Saviez-vous que Micheline Lanctôt parlait allemand? Reconnaîtriez-vous la voix d'Anne-Marie Cadieux dans toutes les publicités auxquelles elle a prêté son organe? Avez-vous entendu Christian Bégin dans certaines annonces radio?

Je reviens d'une visite sur un site d'agent d'artistes. L'agent de ces artistes-là. Il a, selon moi, une écurie fantastique! Plein de visages connus et certains qui le sont moins, mais qui sont déjà très agréables à zyeuter. Des comédiens qui, par hasard, se retrouvent souvent ensemble dans un film ou une série. L'agent sait choisir le beau et le bon.

Je n'étais pas là par erreur. Je voulais voir la binette de James Hyndman. Il n'est plus très présent depuis quelques semaines dans Rumeurs et, cette nuit, j'ai rêvé à lui et de lui. C'était le genre de rêve duquel on dit : "What the fuck?" quand on se réveille.

J'étais dans mon sous-sol, dans mon ancienne maison familiale, et je chattais. Il y avait un party in the house et moi, j'essayais de ne rien perdre ni de ce party, ni de cette conversation avec, je l'ai su plus tard, James Hyndman. Le chauve était mon ami, je le connaissais bien dans mon rêve. Je suppose que je l'attendais pour la fête et que je lui demandais ce qu'il pouvait bien niaiser chez lui. J'étais toute énervée de le voir (comme dans un genre de téléphone-caméra) et la tension amoureuse s'installait. Il y a toujours une tension amoureuse dans mes rêves. Il (ou elle) m'aime, je ne l'aime pas, je l'aime, on s'aime, elle ne m'aime plus, on s'aimera plus tard, si on a le temps, j'aime mieux celui-là, mais elle m'aime un peu plus. Bref, je ne m'en sors pas!

Alors, James m'indique clairement qu'il vient chez moi seulement parce qu'il veut me voir. Comment refuser quelque chose à ce colosse absent de mon petit écran depuis si longtemps? Je veux préparer le terrain, je veux mettre tout le monde à la porte ou au moins les confiner à une seule pièce de la maison pour avoir la paix avec J. Mais là, l'autre partie habituelle du rêve d'installe, celle où je ne suis pas capable d'accomplir quoi que ce soit. Où tout va trop vite. Où je n'ai plus de force pour rien. Je suis toujours impuissante dans mes rêves. Je n'ai souvent de contrôle sur rien du tout.

Ensuite, c'est le réveil. Je me dis "What the fuck?" et j'essaie de me souvenir comment ça se termine. Je n'ai pas vu James Hyndman en chair et en os, le party s'est calmé, mais ce n'était pas grâce à moi, et... C'est tout. Une perte de temps.

Ce soir, c'est Rumeurs. Peut-être que Benoît revient...

Z.

jeudi 10 mars 2005

Les excès

Un, ce n'est pas assez. Deux, c'est mieux. Trois, c'est bon. Quatre, encore! Cinq? Pourquoi pas?

Quand j'aime, j'adore.
Quand j'écris, j'écris souvent, beaucoup, vite.
Quand je mange, je mange beaucoup. Si c'est bon, encore plus.

J'aime les excès. Ils me comblent. Ils remplissent mon estomac, mes yeux, mes envies, mes tablettes. Ils me donnent des idées fixes.

J'ai beaucoup de CD.
J'ai beaucoup de camisoles.
J'ai beaucoup d'éléphants en bois, en béton, en pierre.
J'avais beaucoup d'auto-collants quand j'étais plus courte.
J'ai beaucoup de dictionnaires, de grammaires, de livres de référence. Je trouve que ce sont ceux qu'on relit vraiment.

Si manger faisait maigrir, je serais comme Christina Aguilera au temps de ses os. Mais le gras et les sucres ayant les propriétés qu'ils ont... Aux Nouilles d'Asie, un resto, c'est difficile de m'arrêter. La table d'hôte me bourre bien avant le tapioca, mais je continue. Je mange jusqu'à ce que j'aie froid. Oui, quand j'ai trop mangé, je frissonne. Conduire dans cet état est un supplice! Quand j'étais plus jeune, je rentrais à la maison assise entre mes deux frères sur la banquette arrière. Mes dents claquaient, mais les gars me réchauffaient. En hiver, on pouvait croire à un petit caprice de fille, mais en été, je passais pour folle.

Je me compte chanceuse, avec cette tendance à l'excès, de ne pas être dépendante aux drogue ou à l'alcool. Mais j'ai été dépendante du "chat", des rencontres virtuelles et des idées fausses. Deux ans. Puis, ça c'est calmé.

Tiens, en cherchant "dépendance" pour voir si je l'avais bien ortographié, j'ai trouvé la mienne!
Dépendance à internet: État de dépendance résultant de l'utilisation répétée de l'ordinateur ou d'Internet, qui se caractérise par le besoin de continuer ou d'augmenter le temps d'utilisation du système informatique.

C'est comme ça, les excès. Ils ont une fin. Ils savent s'arrêter. J'aime les excès, mais je crois que je n'apprécie pas l'abondance très longtemps. D'ailleurs, quand je me débarasse de mes choses, je jette aussi avec excès. Quand ce n'est pas matériel, la coupure est assez nette.

Je suis excessive parce que les excès sont passagers, ponctuels et brefs.

Z.

mercredi 9 mars 2005

Ça pique!

Ce matin, petite démangeaison à droite du tibia droit. Je n'y porte pas attention. Le signal du derme chatouilleux recommence un peu plus tard et je décide d'y porter une attention plus particulière. Je regarde sous la manche de mon pantalon. (Pourquoi les culottes n'auraient-elles pas de manches?) J'ai une piqûre. De moustique je pense bien. Mais, si vous n'avez pas remarqué la date du jour au dessus de ce texte, je vous suggère de regarder. Nous sommes le 9 mars! Donc, si c'est un moustique qui m'a piqué, il était en hibernation et ne sait même pas ce qu'il a fait. Il ne le saura d'ailleurs jamais puisqu'il mourra avant de se réveiller pour le printemps. Bien fait pour lui, en passant, parce que ça me pique toujours!

Quand l'idée qu'un insecte m'ait touché frôle mon esprit, ça se met à me gratouiller un peu partout. Ainsi, en tapant ces quelques mots, j'ai été arrêtée 4 fois déjà par un picottement. Le poplité du coude droit, le flanc gauche, le derrière de l'oreille gauche, et la droite du tibia droit qui, elle, est réellement affectée. Oui, parce que je ne vois aucune lésion sur les autres parties qui s'énervent. Sauf peut-être, au cerveau.

Mes cheveux effleurent mon cou, ça pique. Tant qu'à aller me gratter, je passe par la nuque et le cuir chevelu de toute ma tête, parce que c'est contagieux. L'aine me chicotte en ce moment même. Je n'irai pas, je n'irai pas.

J'y suis allée. Le soulagement, je ne vous dis pas!

Plus je vais vous en parler, plus je vais me frotter, plus ma peau va s'inflammer, plus ça va me piquer, plus je vais me...

Stop.
Adios!

Z.

mardi 8 mars 2005

Suis-je lue?

Est-ce que cette question se pose? Est-ce que j'écris seulement pour moi ou pour les autres aussi? À qui je pense quand j'écris? Un peu à tout le monde? Non. À certaines personnes, dépendant du temps, de la température à l'extérieur, de ma température vaginale, de mes hormones, de mes lubies, de mes rêves de la veille, de mes repas réchauffés.

Suis-je lue? On espère toujours, nous, les écrivains du petit quotidien, qu'on sera découvert par un René Angélil de la lettre et qu'on pourra gagner sa vie en écrivant juste un peu, juste des fois. Mais bon... quand je ne perds pas mon temps à espérer de telles choses, j'ose seulement croire que des yeux me lisent. Entre les lignes, dans les plis, et partout.

Dans le fond, être apprécié, ça vient en deuxième lieu. C'est le bonus. Parce que tout ça, c'est subjectif. Aimer quelques phrases, ça dépend aussi de vos hormones et de vos lubies. Alors, nous, les écrivains de la petite semaine, on n'en demande pas trop.

Mais suis-je lue? Je veux le savoir, merde!

Z.

lundi 7 mars 2005

Tremblement à l'échelle de la boule

Dans la nuit de samedi à dimanche, nous avons senti un tremblement de terre. Pas trop énervée, j'ai quand même pris quelques minutes supplémentaires avant de m'endormir. Nous étions à deux heures de route de l'épicentre (5.4) et j'ai déduit que la secousse que M-Chue, Auguste et moi avions subie en était une d'environ 3 sur l'échelle de monsieur R. Oui, je suis experte.

Donc, non, le tremblement de terre n'a pas étonné ni les Albanais, ni les Nigériens, mais je voulais quand même utiliser "à l'échelle de la boule" dans mon titre.

Parce que, voyez-vous, M-Chue et moi sommes des lesbiennes à part. Nous avons la coquette habitude de nous souvenir des expressions que "des" gens utilisent un peu trop ou un peu trop négligemment. Notre idole, Gilles Anger.

Gilles Anger, fier ambassadeur de la locution "C'est su!". S'il savait comme nous nous décourageons de lui le samedi matin. Il est journaliste au Soleil, il joue de la plume dans le cahier "Maison" ("Habitat" pour les anciens). Je n'ai jamais eu l'occasion de lire des articles aussi peu brefs. Je n'ai jamais eu la chance de découvrir des tournures de phrases aussi tordues. Je ne sais pas qui lui a permis de faire ce boulot. Je ne sais pas s'il se relit. Y a-t-il des correcteurs au Soleil? Ses phrases sont si longues qu'il lui faut souvent deux pages pour les finir. Deux pages de bonheur racontant les propriétés fabuleuses de l'adex à lire sur le pot.

Un jour, un samedi, il va sans dire, C'estsu est apparu dans ma vie. M-Chue a lu l'article de M. Anger, nous avons bien ri de c'estsu et... c'estsu est resté. Tout est su maintenant. Je ne sais plus rien, j'attends que ça se passe et si quelqu'un le demande, c'estsu!

Je parlerai une autre fois de la tendance qu'a la famille de M-Chue à ne jamais perdre une occasion de sortir une vieille blague qui a tout donné et qui veut se faire oublier. Mais je veux quand même dire que c'estsu est un peu comme une vieille blague.

"À l'échelle de la boule" est un nouveau venu. Je ne le déteste pas. C'est joli, c'est un peu enfantin, c'est exagéré et j'aime ça. Maintenant, ma petite chérie, les pandémies de pugs pourront sévir à l'échelle de la boule! C'est su!

Z.

vendredi 4 mars 2005

Pour Ciel

J'allais parler de Jeff Fillion.

Lui et son poste de radio X, lui et sa calotte, lui et sa mauvaise haleine. (Il ne peux pas sentir bon de la bouche!) J'écoutais Jeff du temps de mes études, en allant à l'école, le matin. Je prenais tout ce qu'il disait à la légère. Je n'avais pas le choix, sinon, il y aurait belle lurette que je me serais pendue. Pauvre moi... je suis un peu de tout ce qu'il déteste. Une grosse femme sans poitrine, lesbienne et casanière. Si j'étais noire ou, pire, madame météo, je ne serais plus ici!

Je n'ai rien à ajouter à toutes les accusations dont on le saupoudre ces temps-ci. Je ne l'aime pas. Je n'ai pas plus d'arguments que ça. Il me fait de la peine et je ne le comprends pas. Je ne comprends pas qu'il soit aussi méchant alors que lui-même pue de la langue!

Passez-vous le mot, Jeff Fillion sent la gingivite.

Bon, je voulais parler de Jeff Fillion, mais j'avais autre chose de plus important à aborder.

Les Jo-filles, mamans de Ciel (en français), tenez bon.
Je pense à vous, passez tout le temps qu'il faut avec votre homme et profitez de toutes ses animauseries. J'espère qu'il guérira. Wouf.

Z.

jeudi 3 mars 2005

Les Poissons et les Moutons à cornes

Depuis que je connais M-Chue, les Poissons et les Béliers envahissent ma vie d'une jolie façon. Fut un temps où, en 8 semaines, j'aurais pu fêter 17 personnes. Ce chiffre, au gré de mes amitiés, a fluctué. Maintenant, de la fin février au début avril, je jubile pour 13 de mes amis-slash-parents dont mon chien, Auguste, un poisson jusqu'au bout des poils.

Selon le site astro.qc.ca, les attraits physiques de mon chien-poisson seraient les suivantes :

Pour reconnaître le Poissons, vous n'avez qu'à remarquer sa taille petite et corpulente, son corps flasque et chacun donnant l'impression de manquer de forces récupératrices. Le teint est généralement pâle, son visage manque de vivacité et est animé d'yeux bleus humides sortant parfois de l'orbite et baignant dans un voile larmoyant.

Oui, Auguste n'est pas très grand et relativement gras, il ferait une bonne dinde de Noël, personne ne mourrait de faim. Il n'est pas aussi mou que le dit astro.qc.ca, mais il est vrai qu'il ne déborde d'énergie qu'en de rares occasions - quand je désosse un poulet BBQ ou que je fais cuire du bacon, par exemple. Son teint est effectivement pâle. En termes chiens, nous disons "fauve". Tout ce qui suit, à propos du visage est vrai! (Sauf la couleur des yeux.) Gawd, ce site est d'une exactitude sans borne!

Continuons.

Toujours selon astro.qc.ca (allez faire un tour, c'est amusant),

De type lympatique (sic), correspondant à l'élément eau (froid et humide), le natif du Poissons se distingue par sa nature émotive, sensible, timide et réceptive, ce qui le rend très perméable aux conditions environnantes. Indulgent et bon, il manifeste une peur étrange de s'engager positivement sur le sentier de la vie de sorte qu'il est souvent considéré comme un être dépourvu d'initiative et d'autocontrôle. Se protégeant maladroitement, enfoui dans les profondeurs d'un monde intérieur, il savoure avec extase les moindres rêves et les plus infimes pensées émises par sa raison.

C'est fou ce site! Il décrit mon ami canin dans toute sa spendeur! Lympatique! Le mot n'aurait pas pu être mieux choisi. Lymphatique et sympatique à la fois.

Oui, Auguste dit Pou est assez amorphe merci. Notre bébé ne se lève même plus en même temps que nous le matin. Il se prélasse dans les plis des draps encore chauds. Il lève un oeil et daigne sortir du lit seulement au son de la porte du garde-manger qui s'ouvre. Auguste est une éponge. Il encaisse. Vrai qu'il a peur. Sa vie, c'est la peur. Tout le temps. Dans la rue, derrière la porte d'entrée, dans l'auto, dans nos bras, il a peur. Auguste est un pleutre! Il ne sait pas, effectivement, se protéger. En laisse, il passe et repasse entre mes jambes, essaie de s'enfouir totalement dans le sol (ça doit être ça les profondeurs du monde intérieur), baisse la queue, fait le mort.

Contrairement à ma blonde, poisson elle aussi, Auguste ne semble pas partager ce trait zodiaque qui veut que les pensées et les rêves soient un met divin. Auguste ne pense pas (pas vraiment), il jappe. C'est sa première alarme. J'ai faim, je jappe, j'ai peur, je jappe, je veux jouer, je jappe, je suis fatigué, je jappe, je pleure, je chigne.

Ma femme et lui ont de gros yeux gluants, pleins de charme et de tendresse, mais est-ce le cas de tous les poissons?

J'ai mis les Béliers dans mon titre, mais dans le fond, ils m'importent peu!

En juin, ce sera le tour des Gémeaux...

Z.

mercredi 2 mars 2005

Le mariage gai au Québec

Ça suffit!
Même Radio-Canada ne sait plus où donner de la tête.
M. Bovet a raconté n'importe quoi sur les ondes de la télé publique il y a quelques mois.

Le mariage civil gai est légal au Québec. M-Chue et moi (et notre certificat) en sommes la preuve vivante. Nous sommes mariées, nous ne sommes pas "unies civilement".

Quelle est la différence, demandez-vous? Elle est mince, je l'avoue, mais le mot lui-même joue pour beaucoup dans l'imaginaire collectif.

Provenant du site du Directeur de l'état civil :

Le mariage consiste en l'engagement de deux personnes âgées d'au moins 16 ans, qui ont obtenu le consentement de leurs parents ou de leur tuteur si elles n'ont pas 18 ans.

L'union civile consiste en l'engagement de deux personnes, âgées de 18 ans ou plus, qui expriment publiquement leur consentement libre et éclairé à faire vie commune et à respecter les droits et obligations liés à cet état civil.

Si on se fie à ces définitions, tout ce que l'on peut déduire est que l'union civile est plus difficile à définir! On a ajouté des mots à l'explication du mariage et hop! L'union civile est aussi une affaire de choix éclairé. Mon choix de me marier était donc très obscur semble-t-il. L'union civile, c'est cool, c'est hip, c'est gau-gauche. J'aimais bien l'union civile.

Lorsque l'on est unis civilement, on ne se divorce pas, on se dissout. Tout peut très bien se faire devant notaire (surtout si le couple n'a pas d'enfant).

M-Chue et moi avons choisi le divorce comme procédé de séparation. Ça vient avec le mariage! Ce n'est pas plus compliqué ni plus simple qu'une dissolution d'union civile, mais le mot divorce est rempli de connotations hétérosexuelles, malsaines et mal vues. Peut-être faudra-t-il dire divorce gai comme on dit mariage gai. Est-ce qu'un divorce gai est par extension heureux?

Est-ce qu'un mariage et un divorce ne sont pas identiques, gais ou straights?

Ce que les gens (oui, oui, comme vous tous) ne comprennent pas, c'est que peu d'homosexuels revendiquent le droit au mariage religieux. Personnellement, je m'en fous un peu... passionnément. L'Église, je connais pas, je connais mal et je ne m'y intéresse que pour l'haïr un peu plus. Accorderait-on l'asile religieux à une lesbienne si elle se sentait persécutée? Bon.

Donc il y a, au Québec,
  • le mariage religieux
  • le mariage civil
  • l'union civile

Vous faites la différence maintenant? M-Chue et moi sommes mariées ci-vi-le-ment. Et même hétérosexuelles, je ne crois pas que nous aurions choisi le mariage religieux. Une église, ça sent pas bon.

Cela dit, nous ne sommes pas dépourvues de toute spiritualité. Non, nous aimons bien les cérémonies chaleureuses, officielles dans leur ton. Nous nous sommes donc mariées devant une célébrante. Elle s'est occupée, pour nous, de se procurer toute la paperasse obligatoire et légale. Voilà pourquoi le Gouvernement du Québec nous a vendu (eh oui, il faut payer pour la preuve) notre certificat de mariage.

Je me souviens de la petite butte où nous nous sommes mis l'anneau au doigt. Difficile de ne pas s'en rappeler, je passe devant au moins deux fois par semaine. Nous nous sommes mariées dehors, au grand et frais vent de septembre. Ce n'était pas prévu comme ça, mais ça, c'est une autre histoire...

Petites butch et valeureuses tapettes, vous pouvez vous MARIER CIVILEMENT ou vous UNIR CIVILEMENT. Si votre couple est tenace, faites donc le saut, ça ne fait pas mal et ça engraisse les rangs des époux et des épouses gaies!

Z.

mardi 1 mars 2005

Zanzie, lesbienne ou pas?

Suis-je lesbienne?

M-Chue me considère presqu'hétéro.
Moi, je me considère bisexuelle.
Pour la plupart, je suis lesbienne.

De fait, oui. Je suis lesbienne de fait. Je suis mariée à une autre femme, je suis fidèle, je vis et couche avec elle, nous avons un condo, un chien, une perruche et des projets. De fait, je suis lesbienne.

Mais il y a "l'avant". Avant, je n'ai fait de cochonneries qu'avec des hommes. Ce n'était pas pour prouver quelque chose à qui que ce soit, c'était par plaisir et par désir.

Et il y a ma tête. Dans ma tête, s'il me vient l'envie de penser tout croche, ce sont des corps poilus et non poitrinés qui apparaissent.

Puis, il y a mon coeur. Grand comme un éléphant, il est pourtant garni d'un seul amour, celui que je porte à M-Chue. Une fille!

Et "l'après". Je suis certaine qu'il n'y aura pas "d'après M-Chue". Je ne me suis pas mariée pour me divorcer. Mais si tout s'écroulait, ou si, d'un commun accord, notre couple devenait "ouvert", oui, j'accepterais une autre femme que la mienne dans mon lit. Mais ce n'est peut-être pas vers elles que je me tournerais en premier. En ce moment, je n'ai pas besoin d'y penser, le bonheur me connaît.

J'aime me voir polyvalente et fidèle à la fois.

Alors, suis-je lesbienne?

Z.

Le sixième mois

Il y a bientôt 6 mois que Moustachue et moi sommes mariées.

Nous avions l'intention de créer un site web à propos de cette belle aventure, mais nous ne l'avons pas fait. Aujourd'hui, je me suis dit : "Mais oui! Un blogue, pourquoi pas?"

Me voici donc en train de poster mon premier message, aussi insignifiant soit-il, dans mon blogue lesbien. Pour l'instant, M-Chue n'est pas au courant que ce petit bijou existe, mais elle le saura bien assez tôt.

J'ai envie de parler de mon mariage, de ma vie de couple, de ma vie tout court.

Depuis quelques temps, le soir, il arrive que je sois incapable de dormir. Ce blogue pourrait être mon nouveau somnifère. Pour vous, j'espère que non.

Ce blogue se veut donc informatif (pour les p'tites lesbiennes qui veulent se passer la bague au doigt), nostalgique (je vais vivre dans le passé par moment) et amusant.

À plus pour plus!

Z.