vendredi 24 mars 2006

Où je pense à papa

J'ai perdu mon père à 22 ans. Je ne l'ai pas retrouvé depuis. Quand on cherche quelque chose, c'est toujours au moment où on ne le cherche plus qu'on le découvre sous son nez. Mon père, c'est la nuit que lui vient me voir. Des fois. Et il fait toujours la même chose. Il est dans le rêve, vivant, malade ou mourrant et on se dit qu'on s'aime et on se fait une colle. C'est pas mal toujours pareil, mais le lieu ou les cirsonstances changent.

C'est drôle ("drôle") qu'il soit mort quand j'avais 22 ans parce que, avec mes frères, on calculait souvent l'âge qu'on aurait en l'an 2000. Et on se disait toujours (je) : "Wow, je vais avoir 22 ans, qu'est-ce qu'on fait à 22 ans? C'est tellement vieux! Je vais être où?"

Je l'ai eu ma réponse. À 22 ans, j'étais en amour avec M-Chue, je finissais mon bac à la con, j'étais en train de m'en aller en appart, mon père allait mourir. Il est mort trois jours après mon déménagement. L'an 2000 était fabuleux.

Ça te donne une criss de claque dans face quand tu commences ta vie d'adulte, orpheline d'un bord. Ça aurait du. Mais j'étais stone de deuil, complètement ailleurs, je braillais presque pas. Et pourtant, dieu sait que j'en ai pleuré de l'eau pendant que papa était malade. Mais quand ta mère est plus triste que le monde entier et que ton petit-frère te dit dans un moment de folie qu'il t'aime et que tout ira bien, ta peine à toi, elle devient mini, futile et moins importante, moins intéressante.

Pour les autres, c'est toi qui fais pitié parce que tu ne pleures même plus tellement tu es triste...

Je pense à papa, là, mais je ne suis pas du tout déprimée. J'en parle comme ça, un peu objectivement. Le soleil semble vouloir se pointer et on aura sans doute une belle journée de printemps. Ma femme l'a dit hier: "Il a fait quatre degrés!"

Yay!

J'aurais du l'embrasser quand elle a dit ça.

Z.

mardi 21 mars 2006

525 600 crottes de fromage

Bon, j'avertis.
Ce post vous donnera une image de moi qui ne pourra plus jamais s'effacer de votre esprit. Une Zanzie boulimique en proie à de vastes pulsions bouffières.

Mais, j'avertis encore. Cette image serait fausse. Je ne suis pas boulimique. Grosse et cochonne simplement.

Bon, maintenant, vous avez l'image d'une grosse cochonne boulimique aux seins pendants qui pense qui pogne encore. Mais je disais cochonne dans le sens de "gourmande". Mais gourmande, ça ne donne des images qu'aux cochons snobs qui utilisent un vocabulaire plus doux, trop euphémistique. "Cette salope était gourmande."

Bref, je ne parlais pas de sexe, je parlais de nourriture.

J'aime manger.

Est-ce que c'est mieux?

Non.

I'm doomed.

Ayez donc l'image de moi qui vous plaira.

Je voulais parler des crottes de fromage. Pas le fromage en crotte, les crottes de fromage. Ces petits sourires orangés qui tachent et les dents et les doigts. Ceux que je préfère à la plupart des chips et que mon chien affectionne tout autant. Ces morceaux de gras, pur et sain.

Je peux les croquer, ils sont craquants. Je peux les sucer et les laisser fondre sur ma langue. Je peux mélanger les deux méthodes et les aimer toujours un peu plus. Je peux aussi les mixer à la boisson qui les accompagne. Aujourd'hui, un Dr Pepper Diet. (Caro, c'était un vieux réflexe, je ne déteste pas le Dr Pepper, c'est même bon.) Mais ils fondent plus vite quand ils rencontrent le liquide. Un délice, quand même, ça permet d'en manger plus, diraient certains.


Z.

mercredi 15 mars 2006

C'est troublant une optométriste.

J'ai eu ma meilleure expérience de zyeutiste hier. Mme Larouche était douce et gentille et chaleureuse et tous les problèmes reposent sur ses épaules si on fait une gaffe et toutes les explications sont claires claires comme une vision 20/20 et elle fait des compliments qui semblent anodins, mais quand on se fait dire qu'on est cute par l'optométriste, c'est troublant.

Cute comme "ah que t'es cute avec de la mayo sur le bord de la bouche".

Moi, j'étais cute parce que... Bon, ça fait deux minutes que j'ai arrêté d'écrire parce que je ne me souviens pas. Est-ce que la nuit aurait tout effacé? Noooon!

Mais je peux dire que moi, je suis mignonne parce que je dis "picotteux". Les chats me donnent les yeux picotteux. Moi, j'ai fait rire l'optométriste.

Alors, j'ai de mauvaix yeux, mais ça, on savait. -2.00 et -2.50 je pense bien. Avec de l'astigmatisme en plus. Et j'ai de laides lunettes. Et ça aussi, on le savait un peu trop bien. J'ai donc magasiné les montures. C'est pas facile, parce qu'une autre chose que je sais, c'est que j'ai une criss de grosse face. Mais Émilie, la conseillère, et moi, on a trouvé un top 5 puis un top 3 et finalement un top 2 qui est resté un duo. Il y a une paire de marque Adidas, sans monture sauf pour les branches. Elle est un peu plus dispendieuse que mon second choix... mais elle doit bien avoir le quart du métal. On ne paye pas des montures de lunette au poids, croyez-moi. Les verres coûtent des millions parce qu'ils sont perforés. (Finalement, mange donc d'la marde câliss, t'aurais pu faire mon top 1!! (Et ça me fend le coeur.)) Et il y a une monture Alfred Sung, rouge et brune, un peu plus flash, mais qui me rappelle aussi un peu ce que je porte en ce moment. La monture et surtout les verres sont moins chers.

Mais qui a dit que c'était une folie de payer 800$ pour une paire de lunettes Adidas?

Z.

mardi 7 mars 2006

Un an de bloguetterie

Il y a un an, je n'en étais plus à mon premier post, j'en étais certainement à mon 8e!

J'écris ici depuis un an, j'étais dans mon condo, à l'époque et je suis contente d'avoir tous ces mots en souvenir. C'est-y pas merveilleux? Oui, ça l'est, laissez-moi vous le dire. C'est magique de lire des choses, comme le post où ça me pique, qui se sont passées il y a exactement 12 mois.

Fan-tas-ti-que.

Z.

Walt Disney (world, land, euro, japan, anciennement Place-Lo)

Des fois, quand mon chien se lèche les babines après avoir avalé tout rond sa goûteuse moulée canine, il sonne comme Donald Duck. Je le reconnais parce que j'ai été bercée au son de cette voix que j'imitais à merveille, comme je faisais le cri de l'aigle (aussi), mais le talent s'est perdu en cours de vie.

(Bon, me revoilà avec les écouteurs de l'ordi sur la tête. Je ne sais pas pourquoi je les mets sans raison, même quand je n'écoute pas de musique, mais je m'assois ici et je me mets les écouteurs, comme si l'ordinateur voulait me parler ou que j'avais froid aux oreilles, c'est selon.)

Je ne comprends pas la folie qui entoure Walt Disney. Je connais des gens qui y vont beaucoup trop souvent. J'en connais d'autres qui attendent le moment opportun. Ils en rêvent toujours un peu plus. Je ne comprends pas. J'y suis allée, moi, à WD, en Floride, quand j'étais petite. Et sûrement plus d'une fois, peut-être deux, peut-être quatre, je m'en criss, je ne m'en souviens pas. Je ne sais même plus si j'ai aimé ça. Je devais avoir peur dans les Dumbos volants, je devais toujours avoir soif et faire dépenser la fortune de mes parents en drinks-jus servis dans une orange en plastique. Le vrai souvenir que j'ai, c'est une photo. La photo ne peut pas mentir. Je ne souris pas, j'ai le soleil dans face, je suis coincée dans une poussette de petite fille et je suis sûrement là-dedans parce que les parents de mon amie d'enfance en avait pris une pour leur fille qui, elle, était d'une grandeur et d'une grosseur normale pour son âge. Pas moi. J'ai l'air encore plus grosse avec un kit t-shirt/short des années 80. On était dans les années 80.

Est-ce que ce sont les personnages qui animent autant les amateurs de WD? Parce qu'on s'entend que c'est pas la grande classe... Un canard qui n'a pas appris à parler comme du monde, une souris attardée (si on se fie à sa démarche dans les films noir et blanc), un chien encore plus débile et le chien de la souris qui, lui, ne parle pas et agit comme un vrai chien. Malgré ça, Pluto a l'air plus intelligent que Dingo qui, lui, est dingue. Oui. Puis, on ajoute les quarante-huit princesses (arabe ou pas) qui font autant baver les petites filles que les homos (et les futurs gais qui ont trois-quatre ans, mais qui trouvent que c'est donc bien joli une robe). Et tous ces personnages sont de la même gandeur, la souris, la princesse et le chien, tout assez gros pour pouvoir prendre des photos avec eux dans les fabuleuses rues du fabuleux monde de WD.

Je ne comprends pas encore.

Cela dit, je vais y retourner, à WD, en tant qu'adulte. Parce que, justement, je veux comprendre. Et peut-être que je vais aimer ça. Et peut-être qu'ils en font encore des drinks-jus dans une orange en plastique. Et peut-être que c'est encore meilleur qu'avant!

Mais je ne rapporterai pas de souvenir, sauf peut-être un t-shirt qu'on prendra pour les dodos de M-Chue. J'en ai eu des souvenirs de la place, de la part d'autres visiteurs qui aiment tellement ça, WD. Et, sans être méchante, sans être hautaine, sans renier ces cadeaux (mais peut-être un peu quand même), je pense qu'il fallait être là pour en vouloir, de ces souvenirs. Un peu comme une blague de situation qui n'est franchement pas drôle quand on la raconte. On ne trouve pas ça intéressant pris hors contexte.

Z.

lundi 6 mars 2006

Je suis polluée

Je suis polluée parce que, dans ma vie, il y a longtemps ou pas, de mes yeux vu ou à travers la cathodicité d'un écran, de mon nez, de mes mains, de mes oreilles, j'ai vu des choses que je ne pourrai jamais effacer de ma mémoire. C'est comme la fumée dans les poumons, je pense bien que ça ne s'en va jamais totalement.

J'ai vu une mère essayer de tuer son enfant. J'ai vu des enfants et des enfants et d'autres encore avoir tellement faim que... que rien, avoir tellement faim tout court. J'ai vu des femmes faire une pipe à un pauvre labrador noir qui se demandait bien ce qu'il foutait là. J'ai vu des accidents d'auto mortels. J'ai vu un corps que j'aimais sans vie. J'ai vu des vieilles dames tomber alors que je n'étais pas en mesure de les aider... et je n'ai vu personne d'autre le faire. J'ai entendu des insultes mesquines et gratuites. J'ai vu un enfant avoir peur de son père. J'ai vu Shakespeare in Love gagner un Oscar. J'ai entendu parler de démocrates qui perdaient leurs élections. J'ai vu un gars mélanger les ingrédients de son omelette directement dans son estomac, les vomir, les faire cuire et les remanger. J'ai vu une femme parler à sa poupée. J'ai vu Last Days. J'ai vu un homme et ses deux chiens trottinant au bout de leur corde, tous les trois très sales, se promener tous les matins. Un autre jour, j'ai vu l'homme avec un seul chien. Il marchait encore plus lentement. Je vois souvent des enfants qui ne voient pas souvent leurs parents. J'ai vu des gens fatigués et des gens tristes. J'ai entendu une chanson qui parle d'un ou deux ou trois doigts dans un cul. J'ai vu Georges W. Bush. Je suis salie. J'ai vu des squelettes. J'ai vu des ruptures. J'ai touché des cadavres qui avaient, de leur vivant, signer des papiers pour donner leur corps à la science. J'ai goûté à du poulet au chocolat. J'ai mangé de la Marmite. J'ai vu mon chien avoir trop froid et trop chaud.

Z.

vendredi 3 mars 2006

Mes bras, ceux qui tombent de mes épaules.

Je suis tellement hot! J'ai des bras d'acier. Du côté des biceps... parce que les triceps sont et seront mous toute leur vie de muscles. J'ai le p'tit gras flottant du bybye depuis que j'ai peut-être 4 ans, il est là, pendant du bras dès que je salue quelqu'un, il est rempli de cellulite et de toxines et il ne partira pas. Je sais qu'il ne partira pas.

Mais le reste! Ayoye, je suis ferme! En dessous de la couche de gras, bien sûr. Parce que ça aussi, c'est une enveloppe que j'ai et que je ne compte pas perdre. Ça me fait paraître en santé, je suis une fille bonne pour la ferme.

J'ai donc des biceps, sous une couche lipidique, forts. Sans même forcer, en soulevant seulement l'avant-bras, je les sens se tendre et montrer leurs meilleures fibres pour la pose. C'est vraiment génial, je me touche les bras comme s'ils étaient neufs. Je fais toucher tout le monde comme si c'était un bedon de femme enceinte.

Et toute cette vanité, c'est l'aquajogging qui me la procure. Trois ou quatre fois par semaine que j'y vais. Et je me donne. Vous devriez voir comme je me donne. Bien sûr, je ne suis pas freak de sport alors il y a des jours où je suis le tempo "madame". Mais les autres jours, la plupart des jours, les 7/8 du temps, je chauffe, je force et je regarde mes biceps changer.

Mon totem, c'est dauphin. Mais mon surnom, c'est speedy. (On s'amuse entre dames à l'aqua, on se donne des noms quand on se connaît mieux.) Que voulez-vous, je suis un missile marin. Je fends la piscine de mes coups de brasse, je suis la Moïse du bassin. "Comment tu fais pour aller si vite?", me demandent mes compagnes mouillées. "Je triche", que je leur réponds.

Je suis tellement cool. La reine de la piscine Suzanne Éon. La toute puissante du saut de grenouille et du twist. La merveille bonnetée des crunchs en diamant et du bonhomme carnaval.

Z.

P.S.: J'ai aussi beaucoup de modestie.

jeudi 2 mars 2006

Le post sur les bébés

J'ai l'honneur d'avoir un utérus et, des fois, je voudrais bien qu'il se remplisse et s'étire ... et explose! (Non-non...)

Je me pense assez vieille pour avoir un bébé. Avec Caro. Je fais encore des crises où je me demande comment je vais vivre ma vie égoïste avec un enfant, mais je reviens toujours à la même conclusion : les avantages (qu'on pourrait aussi appeler "joies") sont plus grands que les désavantages (qu'on pourrait aussi appeler "pertes de liberté").

J'ai suivi le cours "normal" du couple hétéro qui fonctionne. Dans l'ordre, j'ai connu Caro, on a été amies, on est devenues amoureuses, on a acheté un chien, on a habité ensemble, on a acheté un condo, on s'est mariées, on a acheté une maison et nous voilà prête à faire des bébés.

Maintenant, il nous faut des spermatozoïdes. On peut se les procurer de différentes manières.

1- Je trompe Caro pendant mon ovulation, je saoule le gars, je fais semblant de lui mettre un condom pendant la baise et je laisse mes jambes dans les airs après l'ébat, sans dire pourquoi.

2- Un ami nous offre son sperme en cadeau. Nous avons une offre, mais elle date d'un an et demi et je n'ose plus remettre le sujet sur la table.

3- Une nouvelle offre se présente. Ce serait sans doute notre choix à privilégier. Mais ça demande beaucoup de travail de la part des deux partis. D'abord, signer des papiers de renoncement à la parentalité (donneur), démontrer sa cleaneté (donneur), être disponible quand mes ovaires expulsent l'oeuf (donneur et nous), se "garder" du sperme vigoureux pour cette période (means no sex pendant genre les trois jours avant (donneur)), réussir à éjaculer dans des circonstances stressantes... et dans un bocal (donneur), être capable de s'inséminer (nous), être prêt à refaire l'exercice pendant plusieurs mois et deux fois par mois, jusqu'à ce que ça fonctionne (donneur) et faire ça gratuitement (selon la version officielle, bien sûr). Pour les mamans (nous), c'est fatigant aussi, il faut avoir pleine confiance, dans tous les sens, en le donneur. Mais c'est une garantie qui nous permettra de dire à l'enfant devenu plus grand d'où il vient, exactement. L'homme n'est pas son père, mais la deuxième moitié de sa première cellule. C'est plus agréable de présenter Roger comme donneur que DGT-0083, troisième éprouvette. Et... c'est moins cher que la solution numéro 4.

4- Acheter du sperme dans une banque de sperme et faire l'insémination maison. "Un peu" plus cher. (Coudonc, c'est la journée des guillemets.)

5- Aller dans une clinique des fertilité, se faire dire qu'on a bien des problèmes sans faire de tests, payer, faire des tests, payer, recevoir les résultats, payer, acheter du sperme, payer, se faire inséminer, payer, et recommencer.

6- Adopter. (Ce qui ne me déplaîrait pas du tout, mais j'ai cette petite voix dans le ventre qui me dit d'essayer la grossesse une fois dans ma vie.)

La solution 3 est donc notre préférée. Cela dit, je n'irai jamais mettre une annonce sur un babillard virtuel afin de trouver un donneur. (Et si je le fais, svp, arrêtez-moi!) Nous trouverons bien un gars dans nos connaissances qui ne veut pas d'enfants, mais qui ne les déteste pas, qui a envie de nous aider (en se masturbant, ce n'est pas désagréable), qui ne recherche pas les responsabilités d'être père mais qui en accepte les joies une fois aux trois ans, deux fois par année ou plus peut-être!

C'est tough, mais je sens encore que c'est la meilleure façon de faire. Pour nous.

J'ouvre les yeux.

Z.