samedi 22 septembre 2007

V.

Notre petit V. est fantastique. C'est un bébé digne d'être un Poumier. Il est dans la lune des fois comme sa maman M-Chue, il aime l'eau comme sa maman Zanzie, il est fort et a le désir de marcher avant 10 mois comme son cousin Jacob et il parle beaucoup comme sa cousine Marine.

C'est un bébé de matin. Le soir, il est toujours plus maussade. Je lui dis : "Pleure un peu, c'est correct, il reste juste une heure avant que tu retournes au lit." C'est un bébé couche-tôt. C'est pas nous qui avons décidé de l'horaire, c'est lui. Vers 18h, le bain, vers 19h, il est au lit. Des fois, c'est encore plus tôt. Mais il semble avoir pris une belle habitude et s'en tenir à cet horaire.

Les soirées d'hiver seront remplies de séries américaines et de reality shows, on va avoir le temps. On va même avoir le temps d'écouter des émissions qui commencent vraiment tôt, comme Virginie (NOT).

Son entourage l'apprécie, V. Il est facile pas mal avec tout le monde et, oui, je réalise la chance que j'ai.

Z.

Les deux chaises vertes

Dans ma maison d'enfance, d'une enfance qui a duré 22 ans, il y avait une pièce au rez-de-chaussée qu'on appelait "le bureau". Il a avait été construit et décoré dans ce sens, le sens d'être un bureau. Un bureau des années 70. Beaucoup de bois, des armoires et des bibliothèques fixées au mur, un énorme bureau et seulement quelques tiroirs, un tapis de chaise en plastique, une ou deux crédences, un coffre-fort et quelques bouteilles de boisson oubliées dans ce qu'on pensait être un bar pour les clients importants de mon père.

Cette pièce devait appartenir à mon père, mais il n'y a que ma mère qui disait souvent "le bureau de ton père". Mon père ne recevait que très (très) rarement des clients à la maison. Nous, les enfants, on disait plutôt "le bureau" tout court puisqu'on se l'appropriait assez souvent. On y allait pour jouer, pour voir papa dicter, pour recevoir des amis en paix, pour écrire sur le clavier du premier ordinateur de la maison (qui a tôt fait de prendre sa place au sous-sol, dans la salle des enfants, parce que mon père n'en avait rien à crisser d'un ordi dans "son" bureau), pour voir revenir nos parents d'un voyage (le bureau offrait la meilleure vue sur la rue d'en avant et sur l'entrée), pour faire un appel personnel.

La pièce était la seule de la maison qui avait un thème dans la déco. Le genre pub irlandais, mais sérieux en même temps. Des rideaux carreautés brun et vert, des tissu épais pour ces rideaux et pour le recouvrement des meubles, du bois, comme je l'ai dit, de la boisson, comme je l'ai dit. C'était chaleureux et assez poussiéreux même quand ce ne l'était pas.

Cette nuit, j'ai rêvé de cette pièce. J'ai surtout rêvé des deux chaises vertes qui faisaient face à la grande chaise du boss, blanc crème/gris, de l'autre côté du bureau. Des chaises de leur époque, 1976. Pas confortables, mais pratique quand même, avec leur tissu rugueux. On les prenait souvent quand on avait trop de monde à table. C'est souvent ma mère qui s'assoyait dessus, et ça lui mettait le cul plus bas que les autres. Dans le rêve, je classais les bijoux de ma mère avant qu'elle ne meurt et je voulais reprendre les chaises. Elles n'étaient pas exactement comme les originales, mais le feeling était là.

Je sais que les chaises ont peut-être disparues. Ma mère ne les a pas prises avec elle lors du déménagement. Personne ne les a choisies. Je suis tannée de regretter les meubles de mon enfance que nous avons laissés à la maison avant de vendre. Je ne suis plus capable de me dire : "J'aurais donc dû les prendre..." J'aimerais ne plus y penser. D'un autre côté, ça fait du bien de revoir le bureau en rêve parce qu'en réalité, je me souviens mal des détails de ma maison, comme des traits de mon père.

Z.