mardi 26 juin 2007

Tagguée? C'est normal, je cours pas vite.

Tellement pas vite depuis que j'ai un ménisque déchiré ET le dos barré. C'est fantastique. Danaée, je le fais pour toi, et c'est ben juste parce que t'es en chimio, tu ne sais plus ce que tu fais. :) Comme me tagguer.

Réglement : Chaque personne décrit sept choses à propos d’elle-même. Ceux qui ont été «taggués» doivent écrire sur leurs blogues ces sept choses ainsi que ce règlement. (Jusque-là, ça va.) Ensuite, vous devez tagguer sept autres personnes et les énumérer sur votre blogue. Après, vous devez laisser un message aux 7 blogueurs pour les prévenir qu'ils ont été taggués en leur indiquant : « C’est toi le chat ! » (Non, vraiment, j'ai pas d'amis. Je vais me contenter de tagguer ma blonde, je vous avertis. Il y aurait eu Tête de Linotte, mais il est silencieux depuis décembre, je pense pas que la tag le ramènera au blogue.)

Et de un
J'ai fait beaucoup de choses dans ma vie, je ne sais toujours pas ce que j'aime le mieux. Il y a eu les lettres, les comm, la création, l'édition, la radio, la garde d'enfants, la cuisine, la masso, la correction et toujours l'intérêt n'est pas resté. C'est triste, mais j'assume et je regrette aussi.

Et de deux
J'exagère. Toujours.

Et de trois
J'aime mieux le frais que le chaud. Depuis que je suis sur l'ordinateur ce matin, la température a augmenté de deux degrés dans la maison et je panique un peu.

Et de quatre
Je suis bisexuelle. Comme dans "être capable d'aimer les deux sexes". Pas en même temps. Pas parce que je veux, mais parce que ça arrive des choses comme ça. J'ai trippé sur des gars et je suis en amour avec M-Chue. Notre histoire est la plus jolie que je connaisse.

Et de cinq
Je suis dépendante de ma famille. J'aime mes frères et je veux toujours savoir ce que ma mère pense de mes choix, de mes décisions, de mes amis, de ma maison, de mon chien. J'accepte mal que nous n'ayons pas toujours les mêmes goûts, mais je veux quand même qu'elle les exprime. Je dois lui parler souvent. Même si c'est pour la trouver bête, même si c'est pour rire, même si c'est seulement pour demander comment ça va. Je le ferais aussi avec mes frères, mais je les laisse vivre. Je prends pour acquis que ma mère a juste ça à faire, me répondre, parce qu'elle en fait autant. Je m'ennuie de mon père presqu'à tous les jours.

Et de six
J'ai un IcePack dans les culottes en ce moment-même. C'est pour mon dos. Et il y a des oeufs qui cuisent et qui seront prêts vers midi dix.

Et de sept
J'ai déjà tué un lapin en essayant de lui montrer à sauter plus haut. En fait, sa patte s'est cassée et on a dû le faire tuer. On l'a pas mangé. J'ai blâmé ma voisine, mais je mentais très mal à l'époque.

Done.

M-Chue, tag!

Z.

dimanche 3 juin 2007

Déchirée par en dedans

Littéralement.

Vendredi le 25 mai, alors que je me restaurais d'un lunch assez ordi au petit parc urbain près du bureau, avec plusieurs collègues/amies, l'envie m'est venue de me lever. Ça arrive, des fois, quand je suis assise par terre, après un temps, je veux me relever. J'ai donc tassé quelques petites choses du chemin et ai entrepris de lever mon cul de terre.

Je pense que j'aurais dû rester assise pour le restant de mes jours parce que quand ma jambe à demi dépliée a essayé de rejoindre sa jumelle, mon ménisque a déchiré.

Mais je ne pensais pas que c'était ça. Non, je pensais naïvement que, comme d'habitude, mon genou se disloquait partiellement. Comme d'habitude, donc, je n'avais qu'à étirer ma jambe, la mettre bien droite et j'entendrais le "pop" qui signifie la fin de mon rush d'adrénaline.

Le "pop" n'est jamais venu. Jamais. J'ai tiré, j'ai déplié, j'ai aussi crié un peu. M.-F. a aussi tenté de tirer pour remettre le tout en place. Rien n'y faisait. Après consultation avec des mes collègues/amies, j'ai décidé d'appeler l'ambulance. Le dispatcher m'a posé des questions remplies de finesse et d'intelligence après que JE lui aie dit que JE m'étais disloqué le genou : "Est-ce que c'est à vous que c'est arrivé? Est-ce qu'il y a une grosse perte de sang? Respirez-vous normalement?" Oui, c'est arrivé à mon genou, c'est ça que je voulais dire par "je". Le genou est disloqué, j'ai pas dit que mon fémur et mon tibia sortaient de ma chair. Je te parle et tu me comprends, penses-tu que je respire assez bien? Vraiment, tout pour me mettre en confiance.

Les ambulanciers sont arrivés. Un gars et une fille. La fille était plus forte et plus grande que le gars. Je leur ai demandé de me remettre le genou dans le sens du monde. Ils m'ont dit qu'ils ne savaient pas comment faire ça, ont pris ma pression, mon pouls, ont préparé la civière, m'ont demandé si je voulais aller à St-Sacrement ou à St-François, m'ont attachée, m'ont embarquée, ont remercié mes collègues/amies et le gars a pris le volant.

Je n'avais pas grand chose à dire. L'ambulancière était à l'arrière avec moi et a commencé à me poser plein de questions. Elle écrivait les réponses sur son gant de latex. À l'hôpital, elle a remâché tout ça à l'infirmière qui avait dit : "C'est le genou qu'on attendait?" Pendant un instant, je me suis dit qu'ils avaient décidé sans m'en parler de m'amputer le genou et de le donner à quelqu'un d'autre. Oui, j'étais le genou qu'ils attendaient.

Une préposée à la chaise roulante m'a parkée dans la salle d'attente en me disant que ça ne serait pas très long. Elle avait dit vrai, ça a pris moins de 24h. Je suis restée dans cette salle, à voir passer tout le monde avant moi, pendant 7h. Au bout de 7h, j'ai attendu 30 autres minutes dans la salle d'examen. Une heure après mon arrivée en ambulance, une tête grise que j'ai reconnue assez vite s'est présentée dans la porte vitrée de l'hôpital. Ma mère, qui avait été appelée par ma blonde, à ma demande, pour l'avertir que j'aurais besoin d'un lift pour m'en aller, était venue attendre avec sa fille. J'ai pleuré. Je me sentais tellement toute seule depuis 60 minutes ... Ma mère m'a parlé de ma nièce, de mon neveu et ma pression est tombée, j'ai attendu comme une grande fille, accompagnée, enfin, de sa maman.

Finalement, Dr. J. est venu, m'a posé des questions, m'a fait quelques manipulations, j'attendais toujours d'entendre mon "pop". Le Doc a dit : "C'est pas un genou disloqué, c'est une déchirure du ménisque. Retournez chez vous et attendez. Voulez-vous des béquilles?"

J'ai dit : "Oui, svp." Et je suis partie avec ma mère. J'ai au moins appris que je ne m'étais jamais disloqué le genou, ever. Depuis 2001 ou 2002, période à laquelle je me souviens avoir eu mon premier épisode douloureux au genou, mon ménisque se déchirait régulièrement. Une fois au deux ou trois mois peut-être. Chaque fois, je pensais que je replaçais mon genou disloqué, mais non. Ce qui arrivait plutôt, c'est que mon ménisque se déchirait un peu, pas assez, le morceau pendant dans l'articulation retournait sûrement à sa place quand je mettais ma jambe droite.

Le vendredi 25 mai, il a déchiré complètement. Du moins, c'est mon hypothèse. Je pourrais passer une résonance magnétique pour en avoir le coeur et les yeux nets, mais j'ai pas envie. Si mon genou ne me plaît plus ou s'il m'empêche de faire des p'tites choses que j'aime comme monter un escalier et le descendre, je pourrai aussi envisager une opération de 5 à 20 minutes en laparo pour enlever le bout déchiré de mon ménisque.

Pour le moment, ça baigne. Je ne pense pas me faire opérer. Ça fait une semaine que c'est arrivé, j'ai eu trois jours de béquille, trois jours de canne et je marche seule maintenant. J'ai aussi pris ma douche assise sur un petit banc pendant une semaine. C'était vraiment très pratique. Le petit banc m'aidait à terminer mes ascensions d'escalier quand ma jambe ne pouvait pas du tout porter un gramme de poids. Ma belle Moustachue aussi m'a aidée. Elle a tout fait, TOUT, pendant la première fin de semaine. Moi, j'équeutais des fèves allongée sur le divan du salon.

Et je donnais des ordres. J'aime mieux donner des ordres quand je peux faire la tâche moi-même mais que je décide de le demander quand même. Quand j'ai pas le choix, it's no fun.

Aujourd'hui, mon genou me dit qu'il existe. À part les deux premières journées de rémission (incluant la soirée de l'accident), je n'ai pas vraiment eu mal au genou. Dès le dimanche matin, la douleur avait disparue, ne restait qu'une extrême faiblesse et une amplitude de merde. Là, puisque je marche plus et mieux, mon genou aura quelques crampes. Mon Doc de famille m'a avertie.

Mais je vais assez mieux pour aller aider ma maman dans la préparation d'une réception pour la fête de mon oncle J.-M. C'est un oncle que je n'aimais pas. En vieillissant, lui comme moi, ça va mieux.

Z.