lundi 19 décembre 2005

Et.

Sur le Boulevard Auclair, les écureuils se font écraser, comme ailleurs. Les familiales se croisent et les Accents essaient d'aller vite. La flotte des autobus est peu nombreuse et les groscrissdecamionssales ne dérangent personne parce qu'ils préfèrent passer sur la 40, juste en face. Les gens marchent et se promènent et trottent et courent et avancent et bougent et poussent des poussettes et jasent. Et reviennent et repassent et se perdent et tournent en rond et rentrent.

Sur le Boulevard Auclair, les gens marchent pour ne pas penser. Il y a la forêt et la rivière, mais elles ne sont pas observées. Elles peuvent faire des mauvais coups. Les marcheurs savent qu'elles sont là et c'est tout. C'est pas tellement intéressant un arbre, une goutte d'eau, une roche. Et même si ça l'était, vaut mieux marcher, vite, vite. Pour rien. Pour la forme physique et pour la forme tout court. On fait pomper la patate et on ignore la forêt et la rivière et on passe.

Moi, je suis assise, je regarde la forêt et j'imagine la rivière plus bas. Je ne bouge pas, je plisse les yeux parce que la lumière est trop blanche dehors, les gens me font de l'ombre quand ils se trouvent entre moi et les bouleaux. Je ne suis pas pressée et je déteste marcher.

J'ai du temps pour penser et pour me souvenir. J'ai fait l'amour, hier, et c'était vraiment doux et sucré. J'ai la matinée pour moi et mes idées. La semaine sera peut-être un peu chargée pour une semaine pré-nàel. Je vais cuisiner et masser et rendre les gens bourrés et souples. Et quand je ne ferai pas de bien à personne, je finirai un sudoku ou j'écouterai Nana chanter Old Toy Train.

Je n'irai pas marcher.

Z.

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