mercredi 16 août 2006

Mon chien, ce félin

Auguste et moi jouions au jeu du Kleenex.

Je veux lui laver les yeux (et peut-être leur contour aussi).

Il ne veut pas.

Il essaie d'attraper le mouchoir que je tiens.

Je trouve que ses crottes de yeux lui vont bien et j'embarque dans le jeu.

Je tire sur le mouchoir pour ne pas qu'il l'attrape, je lui repasse gentiment sur la figure pour l'énerver.

Il se lève debout, s'accote sur mon genou, claque des mâchoires, marche sur deux pattes, bondit, ouvre les yeux très grand, comme un chaton qui joue avec sa boule de papier d'aluminium pour la première fois.

Au bout d'un certain temps, il gagne. (Parce que je laisse gagner par ennui ou parce qu'il gagne vraiment, ce matin, il a vraiment gagné.)

Il se sauve avec le Kleenex, sa proie.

Et, sur le mur, son ombre est aussi réelle que celle du lion qui déchire la chaire tendre d'une gazelle, le kleenex se fait étourdir puis manger. Les bruits du festin sont aussi très primaux, la bave coule, un délice.

Mon chien, ce prédateur.

Z.

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