Le jour où j'ai perdu le sens de l'humour

Je suis dans la piscine. C'est pas une journée ensoleillée et je le sens. Je suis pas très souriante, je me défoule à chaque coup de coude en jogging sur place. La bourreau des eaux chlorées nous dit d'aller plus vite, et plus fort, et de prendre la troisième vitesse. Je m'essoufle, c'est le but, je réchauffe l'eau.

Pour des exercices plus musculaires, la bourreau nous donne à chacune un ballon. Nous devons coincer le ballon entre nos cuisses. Nous faisons quelques longueurs debout. Sous les ordres de notre commandante, nous squeezons notre accessoire au niveau des chevilles. Les dames ne sont pas les reines de la souplesse ni de l'agilité, quelques ballons sont donc expulsés de l'eau. Un, puis un autre, puis un rouge et un mauve. Et chaque fois, c'est l'abandon total, le rire instantané, la folie! Que c'est drôle un ballon dont on perd le contrôle. Hein! On n'a jamais vu ça. Surtout pas dans une piscine. Surtout pas dans cette piscine-là, où l'on vient depuis si longtemps et où plusieurs ballons ont vécu et perdu la vie. Mais c'est encore drôle. Que les dames s'amusent donc, qu'elles rient de bon coeur.

Je suis dans un coin de la piscine, toujours un peu plus basse que les autres parce ce que je ne porte pas la ceinture de flottaison, anonyme avec mon bonnet noir. Je ne souris pas. Je pense même : "Mais qu'est-ce qu'il y a de drôle? Votre incompétence?"

J'essaie de ne rien laisser paraître de mes pensées. Mais j'ai peut-être le mépris dans la face. Qu'y a-t-il de si drôle? Vous riez vraiment parce que les ballons sortent de l'eau et vous éclaboussent? Êtes-vous débiles?

Après cet épisode bouleversant, notre prof nous a fait suer un peu plus et les dames se sont tues. Enfin.

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Dans un autre ordre d'idées...

Ça fait sept ans que M-Chue et moi sommes ensemble!
Et ça, oui, ça, c'est drôle! Qui l'eut cru?
Pour fêter ça, nous avons donné nos coordonnées au centre jeunesse de Québec pour amorcer les démarches d'inscription en banque mixte.

Yay! On va être mamans!

Z.