mercredi 2 mars 2005

Le mariage gai au Québec

Ça suffit!
Même Radio-Canada ne sait plus où donner de la tête.
M. Bovet a raconté n'importe quoi sur les ondes de la télé publique il y a quelques mois.

Le mariage civil gai est légal au Québec. M-Chue et moi (et notre certificat) en sommes la preuve vivante. Nous sommes mariées, nous ne sommes pas "unies civilement".

Quelle est la différence, demandez-vous? Elle est mince, je l'avoue, mais le mot lui-même joue pour beaucoup dans l'imaginaire collectif.

Provenant du site du Directeur de l'état civil :

Le mariage consiste en l'engagement de deux personnes âgées d'au moins 16 ans, qui ont obtenu le consentement de leurs parents ou de leur tuteur si elles n'ont pas 18 ans.

L'union civile consiste en l'engagement de deux personnes, âgées de 18 ans ou plus, qui expriment publiquement leur consentement libre et éclairé à faire vie commune et à respecter les droits et obligations liés à cet état civil.

Si on se fie à ces définitions, tout ce que l'on peut déduire est que l'union civile est plus difficile à définir! On a ajouté des mots à l'explication du mariage et hop! L'union civile est aussi une affaire de choix éclairé. Mon choix de me marier était donc très obscur semble-t-il. L'union civile, c'est cool, c'est hip, c'est gau-gauche. J'aimais bien l'union civile.

Lorsque l'on est unis civilement, on ne se divorce pas, on se dissout. Tout peut très bien se faire devant notaire (surtout si le couple n'a pas d'enfant).

M-Chue et moi avons choisi le divorce comme procédé de séparation. Ça vient avec le mariage! Ce n'est pas plus compliqué ni plus simple qu'une dissolution d'union civile, mais le mot divorce est rempli de connotations hétérosexuelles, malsaines et mal vues. Peut-être faudra-t-il dire divorce gai comme on dit mariage gai. Est-ce qu'un divorce gai est par extension heureux?

Est-ce qu'un mariage et un divorce ne sont pas identiques, gais ou straights?

Ce que les gens (oui, oui, comme vous tous) ne comprennent pas, c'est que peu d'homosexuels revendiquent le droit au mariage religieux. Personnellement, je m'en fous un peu... passionnément. L'Église, je connais pas, je connais mal et je ne m'y intéresse que pour l'haïr un peu plus. Accorderait-on l'asile religieux à une lesbienne si elle se sentait persécutée? Bon.

Donc il y a, au Québec,
  • le mariage religieux
  • le mariage civil
  • l'union civile

Vous faites la différence maintenant? M-Chue et moi sommes mariées ci-vi-le-ment. Et même hétérosexuelles, je ne crois pas que nous aurions choisi le mariage religieux. Une église, ça sent pas bon.

Cela dit, nous ne sommes pas dépourvues de toute spiritualité. Non, nous aimons bien les cérémonies chaleureuses, officielles dans leur ton. Nous nous sommes donc mariées devant une célébrante. Elle s'est occupée, pour nous, de se procurer toute la paperasse obligatoire et légale. Voilà pourquoi le Gouvernement du Québec nous a vendu (eh oui, il faut payer pour la preuve) notre certificat de mariage.

Je me souviens de la petite butte où nous nous sommes mis l'anneau au doigt. Difficile de ne pas s'en rappeler, je passe devant au moins deux fois par semaine. Nous nous sommes mariées dehors, au grand et frais vent de septembre. Ce n'était pas prévu comme ça, mais ça, c'est une autre histoire...

Petites butch et valeureuses tapettes, vous pouvez vous MARIER CIVILEMENT ou vous UNIR CIVILEMENT. Si votre couple est tenace, faites donc le saut, ça ne fait pas mal et ça engraisse les rangs des époux et des épouses gaies!

Z.

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